Télétravail : comment manager ses collaborateurs à distance ? Avec Albert Reynaud, fondateur de Semana

DW* INSIDE vous présente Albert Reynaud, Fondateur de Semana !

PEUX-TU TE PRÉSENTER ET ME PARLER DE SEMANA EN DEUX MOTS ?


Je m’appelle Albert Reynaud et je suis le cofondateur de Semana.io, une solution de management du personnel dédiée au télétravail. Semana permet aux responsables RH et office managers de définir leur politique de télétravail (nombre de jours au bureau, fréquence de contact des équipes, capacité, etc) pour ainsi simplifier la gestion des plannings de présence des collaborateurs et d’allocation des espaces.    

À mesure que la pratique du télétravail se généralise, les entreprises doivent s’adapter à une force de travail de plus en plus distribuée sur une multitude de localisations (bureau, maison, coworking, etc). Qui se trouve où et quand ? Comment s’assurer que les équipes se voient ? Comment garantir que la capacité des bureaux n’est jamais dépassée ?  Notre objectif est d’apporter les outils dont les entreprises ont besoin pour faire face à cette nouvelle organisation du travail.  

TÉLÉTRAVAIL VS PRÉSENTIEL, COMMENT BIEN ÉQUILIBRER LA SEMAINE DE SES COLLABORATEURS ? 


Tout d’abord, nous observons que cet équilibre varie énormément d’une entreprise à l’autre. En fonction de sa taille, son secteur d’activité, sa culture, sa localisation, la politique de télétravail doit s’adapter aux spécificités de chacune des organisations.    

De même, au sein même d’une entreprise, les besoins sont hétérogènes. Peut-on imaginer que la capacité à travailler à distance sera la même pour des collaborateurs de fonctions (IT, ventes, RH, etc), de séniorité ou même avec des situations personnelles différentes (enfants à charge, résidence éloignée, etc) ? Même si l’on observe une convergence autour de deux jours de télétravail par semaine, le défi est avant tout de personnaliser sa politique de télétravail à chaque groupe ou individu.   

Pour cela les règles de gestion sont multiples : jours de présence imposés ou réservation des employés, système de flex office, zoning ou bureaux assignés. Notre conviction est que nous nous dirigeons vers des modes hybrides de gestion qui offriront un équilibre entre les contraintes du business, la flexibilité pour les employés et les limites de capacité des bureaux. 

LE TÉLÉTRAVAIL BOUSCULE LA CONSOMMATION DE L’IMMOBILIER TERTIAIRE, CONCRÈTEMENT QU’EST-CE QUE ÇA CHANGE SELON TOI ? 


La COVID-19 a accéléré une tendance déjà initiée de flexibilisation de la consommation de l’immobilier et remet en cause de plus en plus le modèle de bail 3-6-9. Plus que jamais, les entreprises doivent pouvoir adapter à la fois dans le temps et l’espace leur lieu de travail à leur organisation, et non pas l’inverse.  

La nouveauté, selon moi, réside dans la prise de conscience que le travail peut être effectué dans une multitude de lieux de travail et qu’à chaque tâche correspond son espace de travail. Demain nous irons au bureau pour rencontrer des collaborateurs, à la maison pour rédiger un rapport et dans un coworking au centre ville pour rencontrer des clients. L’ensemble des ces espaces constitueront les bureaux de demain.  

Cela ne signifie pas pour autant la disparition des bureaux. Néanmoins, mis en concurrence avec d’autres espaces de travail, le bureau va devoir se réinventer et se concentrer sur sa réelle valeur ajoutée. Le bureau doit offrir à ses collaborateurs ce que les autres espaces ne peuvent leur offrir. Il deviendra ainsi avant tout un lieu de collaborationde créativité et de socialisation. Les espaces individuels (desks) laisseront progressivement place à des espaces communs dédiés à ces activités (salles communes, salles de réunion ou workshop, salle de gym, cafétéria, etc).

QUELLES SONT LES SOLUTIONS POUR PERMETTRE AUX ENTREPRISES DE MIEUX S’ADAPTER À CE CONTEXTE ? 


Le plus important pour les entreprises est bien sûr de repenser leur mode d’organisation et de management. Un des effets les plus marquants est l’obligation de transitionner vers une culture de la confiance. Cela veut dire plus d’autonomie pour les collaborateurs dont la performance sera jugée sur l’impact et le résultat plutôt que sur la présence et la visibilité.  

Par ailleurs, il faudra s’assurer que les collaborateurs peuvent réaliser leur travail dans de bonnes conditions en dehors du bureau en équipant les maisons avec du matériel adapté. Les managers devront aussi revoir leur mode d’interaction avec des points plus réguliers avec leurs équipes et une attention démultipliée pour les individus montrant des signes d’isolation. Enfin, le retour en force de la culture de l’écriture permettant une gestion “asynchrone” des projets.  

Face à ces transformations les entreprises sont pour la plupart en train de renforcer leurs outils de communication, collaboration, sécurité  (Google, Zoom, Teams, etc). Mais d’autres solutions font leur apparition pour faire face à ces nouveaux défis. En voici quelques exemples dans les domaines du management (Popwork), du real estate (SnapDesk), onboarding (Workelo), et bien sûr de la gestion du télétravail (Semana). 

ENFIN, UN PETIT CONSEIL POUR GARDER SES COLLABORATEURS MOTIVÉS ET ENGAGÉS À DISTANCE ? 


Une bonne pratique que l’on a pu observer chez nos partenaires est 
la mise en place de rituels. Cela consiste à instaurer des habitudes d’interactions régulières dans les équipes mais aussi entre les employés et leur manager ou entre des collaborateurs de toute l’organisation qui peuvent se retrouver autour de projets, d’intérêts communs ou de manière complètement aléatoire. 

Interview de Albert Reynaud, Fondateur de Semana menée par DW*.

La QVT des collaborateurs vue par Maxime Millet, fondateur de Karl&Max

DW* INSIDE vous présente Maxime Millet, Fondateur de Karl&Max !

— COMMENT EST APPARU CE CONCEPT DE CHAUSSURES BRANDÉES, JOLIES ET CONFORTABLES ? 

Il s’est construit à force de discussions et de rencontres plutôt que par une illumination. 
Des échanges successifs avec des podologues nous ont permis de comprendre qu’une grande partie des porteurs de semelles orthopédiques ne pouvaient porter leurs appareils correctifs avec des chaussures plaisantes.  

Nous avons creusé le sujet et nous sommes rendu compte de multiples besoins dans les domaines de la chaussure et de l’ergonomie

— POUR TOI, QUELS SONT LES CHALLENGES DE LA QVT DANS LES ENTREPRISES AUJOURD’HUI ?

Ils me semblent multiples. D’une part l’acceptation par le management : cela demande des investissements et la QVT doit aussi prouver ce qu’elle apporte financièrement à l’entreprise, de manière directe ou indirecte. Sous peine de voir le mouvement s’essouffler. Je pense que dans beaucoup de secteurs leurs apports de la QVT ne sont plus discutables en termes de cohésion d’équipe, de réduction des coûts RH, de perception client, etc. 

Le plus compliqué est de trouver la bonne formule pour son entreprise et son secteur. 

— COMMENT EST-CE QUE VOUS PRENEZ SOIN DE LA QUALITÉ DE VIE DE VOS COLLABORATEURS CHEZ KARL&MAX ?

Nous sommes encore une toute petite structure donc les outils sont assez rudimentaires : flexibilité organisationnelle (sur les horaires, d’éventuels rdv médicaux, télétravail, etc.), écoute et dialogue sur des sujets basiques du quotidien (quel type de machine à café, comment réduire les déchets, etc.), échanges informels quotidiens pour que chacun se sente à l’aise et dans de bonnes dispositions pour s’épanouir. 

— QUELLE EST TA VISION DE LA JOURNÉE DE TRAVAIL IDÉALE ?

Elle ne répond à aucun schéma prédéfini justement. Cependant elle est rythmée, ponctuée d’inattendus et de rires. 

— COMMENT EST-CE QUE LA CRISE A AFFECTÉ LES MODES DE TRAVAIL CHEZ KARL&MAX ? COMMENT FAIS-TU FACE À LA SITUATION ?

Une partie des équipes est en télétravail (les temps partiels à qui je ne me voyais pas imposer un confinement en centre-ville pour 2j par semaine dans les locaux). 
Un collaborateur est en chômage partiel car nous avons moins d’activité de vente physique. 

Globalement le rythme est un peu différent : nous en profitons pour nous atteler à des chantiers de fond que nous n’avons pas forcément l’occasion d’aborder sereinement en temps normal. 

Interview de Maxime Millet, Fondateur de Karl&Max menée par DW*.