Sous ses airs anecdotiques, la transformation de nos bureaux revêt des enjeux hautement stratégiques pour les entreprises désireuses de booster leur croissance, recruter et fidéliser les meilleurs talents. Mais à l’épreuve de la QVT, cette évolution managériale ne peut plus se limiter qu’au réaménagement de l’open-space ou encore à la démocratisation du télétravail.
— EXIT LA DOUCE IRONIE DU BABY-FOOT ET DE LA PLANTE VERTE : IL FAUT AGIR
Le management évolue sans conteste, portant au pinacle le bien-être au travail, l’innovation collaborative et l’adaptation aux nouveaux besoins des collaborateurs. D’un côté, on retrouve les entreprises encore débutantes en la matière, celles qui n’ont pas encore dépassé le stade du babyfoot, de la corbeille de fruits ou du cours hebdomadaire de yoga. De l’autre, les organisations qui engagent des politiques de qualité de vie au travail bien ficelées, dans une dynamique poussée d’équilibre entre performance économique et épanouissement des salariés. Dans les deux cas, certains initieront des changements plus ou moins avancés concernant les bureaux et leurs usages, prenant en compte le nomadisme croissant des collaborateurs mais surtout la nécessité de se sentir le plus à l’aise possible sur son lieu de travail. Alors on réaménage les espaces, on change le mobilier, on propose des bulles de détente… c’est bien, mais pas assez. La révolution managériale ne s’opérera pas sans révolution immobilière, autrement dit, sans transformation profonde des environnements de travail.
— AGIR AU SEIN DE LA « SECONDE MAISON » DES COLLABORATEURS
Avec 25% de m2 mal utilisés dans les bâtiments tertiaires, les entreprises – et c’est encore plus vrai pour les grands groupes – ont tendance à percevoir leurs locaux comme une contrainte : excessivement consommateurs de m², peu flexibles et inadaptés aux nouveaux usages. Face à ce constat se trouvent les collaborateurs et leur vision évolutive des modes de travail. Les espaces de travail qui les accueillent se doivent d’être au service de leurs objectifs et se transformer en environnements énergisant, humains et performants. Un défi qui s’impose aux entreprises, qu’elles décident d’innover en améliorant les espaces existants ou de disrupter en repartant d’une page blanche. Quoi qu’il en soit, il est temps de redonner un usage à chaque m² inexploité, de multiplier les services proposés aux collaborateurs et de (re)faire croître le taux d’occupation.
— UNE TRANSFORMATION PHYSIQUE, DIGITALE ET HUMAINE AU COEUR DU REZ-DE-CHAUSSÉE ?
Un bâtiment performant et humain, prêt à faire face aux nouveaux modes de travail et aux nouvelles attentes des collaborateurs, se divise en trois “zones” distinctes et complémentaires : la « life zone » qui offre un accueil et lieu de vie stimulant, ouvert, serviciel et créateur d’énergie ; la « share zone » qui intègre les codes du coworking où les maîtres mots sont partage, collaboration et créativité et la « core zone », espace confidentiel où se retrouve l’équipe pour créer, communiquer et se retrouver. Et aussi surprenant que cela puisse sembler, c’est bien au rez-de-chaussée du bâtiment que tout commence, au coeur de la « life zone » de l’entreprise. Trop souvent sous-estimé, cet espace est pourtant le miroir de l’entreprise, un lieu d’accueil et de rencontres qui n’a rien d’accessoire. Il s’agit d’un environnement ouvert, propice à l’énergie et aux services (conciergerie, café-coworking, réception de colis 4.0…). Zone de passage obligatoire, elle est la première source de baisse de charge mentale du collaborateur qui vit une expérience dès le premier m2. Pour l’animer et garantir son efficacité, de nouveaux métiers émergent, à l’instar de l’opérateur et de l’hospitality manager, mixant les codes de l’hôtellerie, et du retail posant un nouveau regard sur ces nouveaux lieux de vie.
Mathieu Gémon, Co-fondateur – Directeur Général de Dynamic Workplace.