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Le microworking : la tendance à suivre de près

Flex-office, télétravail, coworking… le nomadisme gagne drastiquement du terrain en France et réduit l’emprise du poste de travail fixe. Et dans la famille “mobilité”, c’est le microworking qui fait son entrée, permettant aux actifs d’effectuer de courtes séances de travail dans des lieux non prévus à cet effet. Effet de mode ou mode de vie, lumière sur une nouvelle pratique professionnelle aussi balbutiante que prometteuse. 

DÉJÀ TOUS « MICROWORKERS » ? 

Qu’il y fasse bon travailler ou non, nous avons tous un jour investi un lieu de transport, un café, un hôtel ou un restaurant pour y télétravailler l’espace de quelques minutes ou de quelques heures. Rien d’étonnant à l’heure où le travail mobile vient bousculer les dogmes de l’entreprise rigide et codifiée. Même combat sur notre lieu de travail. Squatter éphémèrement le bureau d’un collègue, une salle de réunion, la cafétéria ou le rez de chaussée de la société est monnaie courante pour les collaborateurs qui, en quête de calme ou – au contraire – d’une ambiance plus énergisante, s’allouent de courtes sessions de travail non loin de leur bureau. Une forme de nomadisme intra-bâtimentaire qui n’a rien de nouveau. Alors oui, nous sommes déjà tous des adeptes du microworking, mais à des degrés divers et bien souvent  de manière « sauvage » et désorganisée. 

INTÉGRER LE MICROWORKING DANS LE QUOTIDIEN DES ACTIFS

Bien qu’embryonnaire, le marché du microworking émerge progressivement dans l’hexagone au travers d’offres et de produits œuvrant pour une expérience agréable, fonctionnelle et productive. La SNCF a lancé il y a deux ans « Work and Station », qui concerne aujourd’hui plus de 70 gares françaises et propose des espaces équipés de bureaux, prises, wifi et tablettes, gratuits et accessibles à tous les voyageurs. Pour leurs clients et visiteurs, des acteurs comme AEW Europe ou Covéa Immobilier dédient des espaces similaires permettant de travailler vite et bien. Se distingue également la start-up rouennaise Weem dont l’ambition est d’équiper 2000 cabines acoustiques connectées dans tout le territoire pour microworker dans les halls de gare, les aéroports ou encore les open-spaces. Ces initiatives encore balbutiantes continueront de faire leur trace en mode « test and learn » pour enrichir progressivement le marché. On peut prédire qu’à l’image du coworking il y a 10 ans, le microworking représentera progressivement une part significative de notre temps de travail, à force de structuration et de maximisation de l’expérience qu’elle offre au travailleur mobile.

POUR QUE MICROWORKING RIME AVEC BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL 

L’expérience du microworker, pour qu’elle fonctionne et booste sa proposition de valeur, devra répondre à un ensemble de critères relatifs à la qualité de vie des actifs. Parce que le nomadisme peut vite devenir un “Far West”, les conditions d’un microworking optimum doivent ainsi impérativement être posées. L’espace à disposition offre-t-il l’assise, le confort et le mobilier adéquat (espace individuel, espace à 2 ou 3 personnes, phonebox, … ) ? Est-il propice à la concentration et à la confidentialité des affaires ? La connectivité est-elle réellement au rendez-vous (wifi haut débit, couverture téléphonie mobile, écran, …) ? Autant de prérequis pour un environnement de travail aussi nomade que synonyme de bien-être. Il faudra par ailleurs ouvrir des discussions autour de l’éthique du microworking en impliquant toutes ses parties prenantes car derrière les airs ludiques et anecdotiques de cette tendance se cachent des dérives à réguler. La question de la santé mais aussi et surtout celle de l’omniprésence professionnelle ! Microworker, c’est transformer un temps mort en temps de travail efficace… mais pas en temps de travail permanent. 

Philippe Morel, co-fondateur – Président de Dynamic Workplace.

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